Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 13:29


--- En date de : Dim 14.8.11, Soufi Adel <adelsoufi54@yahoo.fr> a écrit :


DOUROUSS EL MOHAMADIA

                        

  SCIENCES  ET L’ESOTERISME DANS LE CORAN ET LA SUNNA

                           Le Professeur Denis Grill de France :

  « L’Interprétation du Coran est un voyage initiatique » :

Le cycle des « Doudous el Mohamadia »a abordé au cours de cette première semaine de conférences  un thème central  abordé par le professeur Denis Grill de France sur « les sciences et l’ésotérisme dans le Coran et la Sunna ».Considéré comme un des imminents  spécialistes du grand Soufi Muhyi Eddine Ibn el Arabi,  Denis reconnait, dans sa conférence, que le texte coranique est porteur d’un sens infini dont l’interprétation constitue un voyage métaphysique, cosmologique et initiatique et que l’herméneutique constitue le modèle même du voyage, puisqu’elle fait passer de la parole ou du symbole à sa compréhension en escaladant les degrés de l’être et en fouillant dans les strates de l’écriture .Pour ce savant « le Coran est identifié à celui à qui il est destiné »et chaque lecteur s’assimile au voyageur .D’abord il s’identifie au Prophète(PSL) de l’Islam qui a été transporté de nuit de la Mecque à Jérusalem avant d’être propulsé vers l’Ascension des Cieux pour parvenir au plus prés du foyer divin. C’est ainsi que ce voyage dans l’univers du sens nous fait traverser les frontières du concept pour nous retrouver dans le continent des signes et chacun de ces voyages et leurs effets convergent vers l’homme ,dépositaire du secret divin ,seul capable de recevoir le souffle au centre des cieux. Ainsi l’homme est identifié la révélation à travers une longue transformation intérieure dans les voyages des Prophètes .Il s’agit d’un voyage vers le Coran, dans le Coran. Le lecteur est convié au voyage du Coran : « Réalise ce voyage, tu te féliciteras de son aboutissement ».Le conférencier considère que la place de la tradition islamique dans l’économie spirituelle n’est pas toujours reconnue à sa juste valeur en Occident car c’est la naturel même de la révélation coranique qui est généralement mal comprise alors qu’éxotériquement ,l’Islam se présente comme la récapitulation de toutes les révélations antérieures , le Prophète Mohamed(PSL) étant le Sceau des Prophéties et plus particulierement de la Prophétie légiférante comme l’Islam reconnait tous les prophétes  et les révélations antérieures et cette reconnaissance explicite de la validité de tous les messagers prophétiques antérieurs confère à la tradition islamique un caractère d’universalité unique dont les conséquences  doivent également se marquer dans le domaine ésotérique. On peut remarquer immédiatement à cet égard que le rôle joué par l’Islam dans la synthèse des connaissances relevant de l’hermétisme avec la révélation coranique tout d’abord, et dans la transmission de ces connaissances à l’occident moyennant une nécessaire réadaptation ensuite, doit se comprendre dans cet ordre d’idées.

« L’importance primordiale du Coran dans la tradition islamique » :

Denis Grill fera remarquer qu’il existe un point sur lequel on n’insistera jamais assez, car c’est celui qui est peut-être le plus difficile à comprendre de l’extérieur :c’est l’importance absolument primordiale du Coran dans la tradition islamique. Certes ,il est commun de dire que la vie du musulman est réglée jusque dans ses moindre détails par les prescriptions du livre sacré du Coran et de la Sunna qui est les propos attribués au Prophétie(PSL) et rapportés par la tradition mais il fera remarquer que ce n’est pas seulement de cela qu’il s’agit . Car le Coran est la parole de Dieu ,incréée en son essence ;s’il est la loi ,au sens noble mais exotérique du terme,le Coran est aussi et surtout le Verbe même de Dieu descendu sous la forme du livre –livre non écrit-,il faut le noter ,mais parole vivante transmise par l’Ange Gabriel au Prophète Mohamed(PSL).Dés lors, le mystère de la descente du Coran est le mystère central de l’Islam ; à ce mystere correspond dans l’âme humaine le secret (SIRR) qui est le lieu où cette parole peut étire entendue pour ce qui est de toute l’éternité ;et à cette descente (TANZIL) du Coran dans le monde extérieur ,correspond ,par la récitation (Qur’àn) et le souvenir ,ou mention, de Dieu (Dhikr Allah) ,la remontée vers le centre spirituel de l’être. Or si ce mystère ,qui s’identifie extérieurement avec la révélations et interieurement avec la réalisation spirituelle, ne peut s’exprimer par des mots ,il doit néanmoins être possible d’en parler d’une certaine façon qui, quoique théorique et non opérative par elle-même ,sera fondée sur les versets du Coran .Il s’ensuit que ces versets doivent posséder ,outre le sens littéral et exotérique ,d’autres sens, plus intérieurs ,et être par conséquent justiciables d’une interprétation ésotérique. Plusieurs Hadiths attestent d’ailleurs l’existence de ces sens cachés sous la lettre de la révélation ,et se distinguent ,symboliquement ,quatre ou sept sens différents  .On rapporta que l’imam Jaafar al-Sadiq tomba évanoui pendant la prierai .Comme on lui en demandait la raison ,il dit : « je ne cessais de répéter le mémé verset jusqu’à ce que j’arrive à l’entendre de la part de celui qui parle avec ce verset ».Selon un Hadith bien connu : « le Coran a une apparence extérieures et une profondeur cachée ,un sens exotérique et un sens ésotérique ; à son tour ,ce sens ésotérique recèle un sens esotérique ( cette profondeur a une profondeur ,à l’image des spheres celestes emboitées les unes dans les autres) :ainsi de suite ,jusqu’à sept sens exotériques (sept profondeurs de profondeur cachée).En fi et selon un autre enseignement du Prophète (PSL) : « Aucun verset du Coran n’est descendu sans comporter un « dos »( zahr ,c'est-à-dire ,zàhir  ) et un « ventre »( batn, c’est dire un intérieure, bàtin) ;toute lettre a une limite(hadd) et toute limite a un ‘haut-lieu’( muttalà) ».Dans la préface de son commentaire sur le Coran, Al-Qàshàni cite ce Hadith et ajoute : « Or je compris que le « dos » est l’explication esotérique (tafsir) et le « ventre » l’interprétation ésotérique (ta’wil) , la « limite » le lieu où cessent les compréhensions du sens verbal et le « haut-lieu » celui où l’on monte pour s’élever à la contemplation du Roi Très –Savant ».

Le Docteur Ahmed Saïd Eddine du Liban :

L’APPORT DE L’IMMAM SENOUCI TILIMSSANI  A LA SCIENCE

« L’Imam Senouci, précurseur de la théologie et la jurisprudence »

Le professeur Ahmed Saïd Eddine du Liban a axé sa conférence sur le rôle joué par l’Imam Senouci dans le développement des sciences et sa contribution au rayonnement de la capitale du Maghreb central .Né dans un foyer de culture islamique, l’Imam Senouci fit, très tôt, étalage d’un extraordinaire talent en matière de composition des traités et réelles qualités de pédagogie. A 19 ans ,il composa son premier traité de jurisprudence islamique qui reçut un accueil enthousiaste de beaucoup de célébrés ulémas et Grace à son génie l’Acharisme reprit son dynamisme au 15 ème siècles. On lui doit par la suite « le grand traité théologique », « le traité théologique de moyenne grandeur » et le petit traité théologique »et au total l’Imam Senouci nous a légué une quarantaine de commentaires et ouvrages touchant tous les domaines aussi bien religieux que profanes .Les cours publics que dispensait l’Imam Senouci devinrent rapidement un pole d’attraction d’inombrables disciples de tout bord ,grâce à l’efficacité de ses approches didactiques qui valorisaient admirablement ses connaissances encyclopédiques .Il savait parfaitement rallier  le rationnel avec le mystique et menait une vie spirituelle très intense et était très critique vis-à-vis de la société qu’il trouvait résolument tournés vers les mondanités. Cheikh Senouci était l’une des plus grandes figures de l’école théologique « ascharite » au service de laquelle il avait mis son immense talent, ce qui a contribué au rayonnement de rash’arisme pendant plusieurs siècles dans le monde islamique .Il appartenait donc à un système de pensée théologique dont il incarnait ses valeurs et défendait, à sa manière, les couleurs et attribue ensuite à d’éminents Ulémas tels que Ibn Abi-Jamra, Qushayri ,Rochd, et Al-Ghazali, la thèse selon laquelle le fait de recourir aux procédés du jugement rationnel n’est pas obligatoire ,il est plutôt complémentaire conformément au Coran et à la Sunna, d’autant plus qu’elle est le moyen qui permet d’accomplir une autre obligation en l’occurrence la connaissance de Dieu. Senouci soutient que «  la réflexion sur soi » (annadar fi nafss) permet de connaître Dieu, c’est une dynamique recommandée par le Coran qui invite le croyant à méditer sur les conditions de sa propre existence, et à se rendre compte ,par conséquent ,qu’il est passé de la non-existence à l’existence. Cela nous fait comprendre aisément que nous devons notre existence à quelqu’un, car il est impossible d’être l’agent de notre propre existence et il poursuit dans la même perspective et affirme que les théologiens dialecticiens soutiennent unanimement que toute adventice a besoin d’un créateur mais les causes qu’ils ont désignées pour justifier ce besoin sont différentes. Il s’agit de l’adventicité (al hudùth)selon le point de la majorité. Il a confirmé que les deux causes sont toutes des moyens consistant à faire connaitre le Créateur et il a donné ensuite une longue explication dans laquelle il a abordé des thèses relatives au processus de la création de l’homme et à la cosmologie ,avant de mettre en exergue les arguments qu’on peut en tirer pour prouver l’existence du Créateur. L’existence du Créateur est nécessaire pour soi-même, dit-il, avant de conclure en disant que, lorsqu’on réfléchit sur soi, on se rend compte de l’existence d’analogies entre les choses possibles, telles que l’homme et le monde qui sont des corps occupant un espace et faisant l’objet de changement. Tout cela prouve, à ses yeux, que l’homme et le monde sont adventices et incapables de se donner l’existence eux-mêmes. Il est donc évident qu’ils ont besoin d’un agent libre auquel ils doivent leur existence La pensée religieuse du Cheikh de Tlemcen avait commencé de son vivant à émerveiller ses contemporains par son érudition et par l’efficacité de ses méthodes qu’il utilisait aussi bien dans son enseignement que dans ses écrits. Il est incontestable que ses ouvrages théologiques ont joué ,dans ce domaine un rôle déterminant, que l’on jamais surpassés et continuent ,depuis trois siècles et demi de défrayer l’enseignement religieux. Un disciple du Cheikh Senouci, Ahmed el Abaddi, s’adressant à son professeur de Fez ,décrivait le Cheikh en ces termes : « sache mon frère que le cheikh était une mer débordante de noblesse, de science, de bonnes œuvres :un héritier du Prophète de Dieu ,dont les lumières brillaient en lui de tout éclat, un maitre sublime ,enfin ,pour tous ceux qui désirent la science ,de même que pour les gens pieux et pour les fidèles qui aspirent à la sainteté. Il est temps que, de son temps personne ne l’égala dans la connaissance de la loi religieuse ».

Le Docteur Abderrazak Guessoum d’Alger :

LE ROLE DES ROIS DE TLEMCEN DANS LE DEVELOPPEMENT DES SCIENCES

« Les rois accordaient une place privilégiée aux savants et aux sciences »

Sous le règne des Rois Zianides, a capitale du Maghreb central était devenue un pole incontournable pour l’enseignement des sciences et ces Rois accordaient une place privilégiée pour les savants et autres érudits, les  favorisaient et les accueillaient au sein de leur cour royale .Ce thème a été développé par le Docteur Abderrazak Guessoum, de l’université d’Alger, dans sa conférence sur le rôle des rois zianides dans le développement des sciences. Citant les sources d’Ibn-Khaldoun, l’orateur a mis en exergue, l’aventure de ce savant qui est venu se refugier, en 1370, chez le Sultan Zianide de Tlemcen, Abou Hamou Moussa II, alors qu’une guerre éclate entre la cité de Fès et la cité des zianides.Il y assume les fonctions de grand vizir de la cour, l’un des plus hauts postes qui lui ait été attribué ,et prend en charge une mission à Biskra, en vue de recruter des soldats parmi les tribus arabes des Dhawawidas.Son séjour à Tlemcen constitue ainsi une étape importante dans sa vie. Durant ses différents passages à Tlemcen, il enseigne aussi dans la Médersa Khaldounia, située dans le quartier d’El-Eubad à proximité de la mosquée de Abou Mediene.Sous les rois zianides, Tlemcen était à son apogée et au XVème siècle, la capitale des zianides contrôlait un territoire allant de l’Atlas à l’actuelle Tunisie. Il attirait les savants et les artistes de toutes parts pour devenir un centre de rayonnement scientifique et un centre d’études islamiques. Elle comptait cinq renommées Médersas .Les Tlemcéniens admiraient Sidi-Wahab, qui fût le compagnon du Prophète et qui, venu à la suite de Oqba avait été enterré dans la ville ; Sidi Daoudi, le grand Saint du Xème sciécle et surtout Abou-Médiene, le célèbre mystique andalou du XXIIème siècle, et bien d’autres Savants qui ont permis à cette cité de rayonner sur tout le Maghreb central mais aussi sur l’Andalousie. La période faste de Tlemcen se situe du 13 ème au 16 ème siècle sous la prestigieuse dynastie des zianides et sa fonction culturelle et scientifique se précise avec la construction de nombreux édifices et monuments et l’activité scientifique se développe grâce à la fois à la renommée de nombreux savants et lettrés et aussi aux mécénats de certains princes qui attiraient les savants de toutes les régions.

Partager cet article
Repost0

commentaires